Jean-Baptiste Bagaza
Burundi
Jean-Baptiste Bagaza né en 1946, est Président de la République du Burundi de 1976 à 1987.
Professional Information
Position:
President de la République
Working primarily in:
Burundi
Description of Work:
Jean-Baptiste Bagaza, officier et ancien chef détat-major adjoint de larmée burundaise, prit le pouvoir le 1er novembre 1976, à lissue dun coup dEtat contre Michel Micombero, premier président qui avait renversé une monarchie multiséculaire en 1966.
Jean-Baptiste Bagaza restera au pouvoir jusquen 1987, date à laquelle il est renversé par un coup dEtat qui survint suite à un début de mutinerie de soldats et sous-officiers qui craignaient dêtre mis en retraite anticipée. Bagaza était alors en voyage au Canada.
Dans la configuration actuelle du Burundi où lappartenance ethnique est devenu un critère déterminant, il importe de savoir que Jean-Baptiste Bagaza est tutsi et quil est arrivé au pouvoir dans un contexte où les Hutu, ethnie majoritaire, avaient été écartés de tous les leviers du pouvoir par le régime Micombero. Bagaza semble avoir voulu, pendant son régime, ignorer cette situation et sêtre concentré uniquement sur le domaine économique. Il renforça considérablement aussi lemprise du parti unique UPRONA, hérité de la lutte pour lindépendance, sur le pays qui se retrouva cadrillé de cellules du parti.
Sa marque dans lhistoire du Burundi et la plupart des Burundais, malgré leurs divisions, le reconnaissent -, il la laissé ou plutôt gravé dans léconomie, les infrastructures et léducation. Son volontarisme porta le taux de scolarisation primaire de 19 à 85% entre 1976 et 1986 (Chiffres de la Banque Mondiale en 1987). La majeure partie des infrastructures actuelles du Burundi datent de son régime (routes, centrales électriques, adductions deau, hôpitaux, centres de santé, écoles, stations de lavage du café, télécommunications, etc.). Il en est de même pour les industries et les forêts qui ont beaucoup souffert de la guerre des années 1990 et 2000. La production du café (principal produit dexportation) a plus que quadruplé entre 1976 et 1987 grâce à une politique dextension des plantations et de rajeunissement des plants. Jean-Baptiste Bagaza avait une si haute idée du rôle de lépargne dans l développement économique quil imposa une épargne obligatoire dans le pays. Il eut moins de succès dans sa tentative de regrouper les habitats ruraux en villages (lhabitat rural burundais est dispersé sur les collines) et de multiplier les coopératives, deux idées qui heurtaient de front les traditions et les mentalités burundaises. Cette politique de développement économique étaient soutenue par les bailleurs de fonds (la Banque mondiale, les pays occidentaux, la Chine et les pays arabes).
Au niveau politique, outre le conflit ethnique hutu-tutsi latent que le Président Bagaza a passé sous silence, il est inévitable de citer son conflit avec lEglise qui, avec le recul, semble avoir eu pour raison lantagonisme ethnique et lintervention de religieux étrangers dans celui-ci. Sous son régime, beaucoup de réfugiés hutu qui avaient fui le pays pendant les massacres interethniques de 1972 sont revenus, mais pas tous.
Au niveau diplomatique, le Burundi a pratiqué une politique de non-alignement et la diplomatie de Jean-Baptiste Bagaza sest gardé de tout militantisme, ninsistant que sur les bonnes relations avec les partenaires économiques. Cependant, sa forte inimitié pour les présidents Mobutu du Zaïre et Habyarimana du Rwanda était de notoriété publique. Elle est, sans doute à la source de laide quil accorda, pour diminuer son isolement dans la région, à Yoweri Museveni lorsque ce dernier était en lutte armée pour conquérir le pouvoir à Kampala.
En 1987, après son renversement par le major Pierre Buyoya, Jean-Baptiste Bagaza fut contraint à lexil et laccès du territoire de son pays lui fut interdit. Il ne rentra quaprès les premières élections démocratiques qui consacrèrent la victoire de Melchior Ndadaye, premier président hutu du Burundi. Lassassinat de ce dernier plongea aussitôt le pays dans une crise qui nest pas encore terminé en 2008. Jean-Baptiste Bagaza a essayé dinfluer sur la situation en créant un parti politique, le Parena. Il atteignit une influence notable en 1996, principalement au sein de la communauté tutsi avant que le major Pierre Buyoya nopère son deuxième coup dEtat. Aujourdhui, Jean-Baptiste Bagaza est sénateur à vie, dignité attribuée par la Constitution à tous les anciens présidents.
Plus de vingt ans après sa chute et à laune des années de guerre civile que le Burundi vient de traverser, il est clair que la période du régime Bagaza est finalement la seule mariant paix, progrès et relative prosperité que le Burundi indépendant a connu et les Burundais en sont nostalgiques. Il nest pas certain que nous ayons le recul nécessaire pour juger certaines de ses options politiques comme le fait dignorer la problématique ethnique qui déclenchait frustrations et rancoeurs bien compréhensibles chez les élites hutu. Mais lexpérience des années de guerre civile tend à montrer que, au Burundi comme ailleurs en Afrique, les antagonismes ethniques servent plus de pretexte pour saccaparer du petit gâteau disponible, au lieu de travailler pour accroître le gateau à partager.
Biographical Information
Jean-Baptiste Bagaza
(At a Glance)
: male
Interests: Politique, Economie, Culture, Sport
Place of Origin: Burundi
Né à Rutovu, dans un clan tutsi au sud du Burundi,
Jean-Baptiste Bagaza effectue sa scolarité dans les écoles catholiques
de la capitale, Bujumbura, puis sengage dans larmée et suit une
formation militaire en Belgique de 1966 à 1971.