Idi Amin Dada Oumee
Uganda
Idi Amin Dada Oumee fut un militaire et chef dÉtat ougandais au pouvoir entre le 25 janvier 1971 et le 11 avril 1979. Il a laissé limage dun dictateur fou, violent et sanguinaire.
Professional Information
Position:
Président de la République
Working primarily in:
Uganda
Description of Work:
Amin travaille dans les casernements de Magamaga à Jinja aux cuisines et à la buanderie. Son physique et sa carrure (1m91, plus de 100kg) impressionnent ; il suit alors un entraînement militaire puis est envoyé comme soldat en 1947 au Kenya à Gilgil où il sert dans la 21e brigade dinfanterie du KAR puis en Somalie à Belet Uen pour combattre les raids sur le bétail des Shifta. En 1950, lunité dIdi Amin Dada retourne à Fort Hall au Kenya. Il sentraîne alors avec la fanfare militaire écossaise du régiment. En 1951, il retourne brièvement à Jinja avant de repartir pour le Kenya la même année. En 1952, son bataillon est engagé dans la répression de la révolte des Mau Mau au Kenya. Amin Dada devient caporal puis sergent en 1953 pour son rôle dans les patrouilles mobiles dans les forêts occupées par les Mau Mau. Pendant cette période, il a deux enfants, une fille et un garçon, avec des femmes Kikuyu. Idi Amin est considéré comme un soldat habile, obéissant, mais cruel. Analphabète (il lira avec peine par la suite), il sait susciter lempathie de ses supérieurs par un mélange de zèle et de bouffonnerie. Il passe chef de peloton en 1958. Lannée suivante il est fait effendi, plus haut grade pour les noirs dans larmée coloniale britannique dAfrique, quasi-équivalent au premier grade dofficier. Pour lanecdote, selon certains, le surnom "Dada" pourrait lui être venu de cette période militaire au Kenya, où fréquemment surpris au camp avec deux filles dans sa tente, alors quune seule était autorisée, il avait pris lhabitude de répondre aux officiers britanniques que lune était sa dada (sur en swahili). Amin retourne en Ouganda en 1954 à Jinja. Il est choisi pour mener la parade lors de la visite de la reine Élisabeth II. Cest également lui qui dirige lannée suivante la garde dhonneur qui accueille de son retour dexil le roi Mutesa II. Il part ensuite sur le district de Lango où il réussit, à la tête dun escadron, à défendre les Langi contre les raids des Karimojong. Il a un nouvel enfant avec une femme Langi. La même année, il est envoyé dans le sud du Soudan pour contrer une mutinerie militaire, tâche dont il sacquitte avec succès. En 1957, il essuie un refus à une demande daugmentation de sa solde, il échoue également à des tests pour obtenir une promotion. En 1958, nouvel échec à des tests mais il réussit les exercices sur le terrain et est promu en décembre 1959. En juillet 1960, suite à la mort dun officier britannique, tué par les Turkana dans le Karamoja, Idi Amin Dada est envoyé dans cette région et sera félicité par le commandement de larmée britannique pour « avoir rétabli le prestige de la loi de lordre dans la région du Karamoja » . Il aurait exécuté trois guerriers Turkana et aurait fait aligner les autres, leur sexe posé sur une table, en les menaçant de le leur couper sils ne révélaient pas où ils avaient caché leurs armes.
En juillet 1961, deux ans avant lindépendance, il devient lun des deux seuls Ougandais parvenus à être nommés officiers, avec le grade de lieutenant. La même année, il fait partie du groupe chargé de trouver un compromis politique avec Edward Mutesa II qui était favorable à la seule indépendance du royaume du Buganda. Il convainc Mutesa que larmée ougandaise nagira jamais contre le royaume. La mission de négociation est réussie.
Idi Amin est envoyé de nouveau contre les nomades Turkana en 1962 pour apaiser leurs querelles sur le bétail avec les Karamojong ougandais. Son escadron commet alors un véritable massacre dans plusieurs villages. Une enquête britannique au Kenya découvrira que plusieurs Turkana ont été tués, torturés, certains brûlés vifs. Alors que cet acte aurait dû lui valoir la cour martiale, ses bonnes relations avec les officiers britanniques, et surtout lindépendance qui sannonce, expliquent que ces derniers ne lui font quune réprimande.
Selon certains historiens de la colonisation, les autorités militaires britanniques (comme également les Français), à lapproche de la décolonisation africaine, ont favorisé la promotion de soldats peu instruits et sur lesquels ils pensaient pouvoir garder une influence pour, indirectement, contrôler les futures armées nationales.
Durant cette période dans larmée, Idi Amin est un athlète accompli : champion de natation, il est également champion dOuganda de boxe dans la catégorie poids-lourd moyen de 1951 à 1960.
Après lindépendance en octobre 1962, Milton Obote, le premier ministre ougandais, originaire de la région nilote du nord comme lui, récompense Idi Amin de son soutien en le nommant capitaine en 1963 puis Deputy commander (commandant adjoint) de la jeune armée ougandaise en 1964. Il est envoyé en Israël pour suivre un entraînement parachutiste. Ce pays est alors très actif en Afrique de lEst et sera pendant quelques années un précieux soutien militaire à Amin Dada. En 1965, Obote et Amin sont impliqués dans une affaire de contrebande dor, de café et divoire en provenance de la République démocratique du Congo. Une enquête parlementaire demandée par le président Mutesa II (aussi roi du Bouganda, puissante région bantoue du Sud) met Milton Obote sur la défensive. En 1966, ce dernier envoie larmée au Bouganda et dépose le roi et président du pays avec lappui de son nouveau chef détat-major, Idi Amin Dada, tout juste nommé à ce poste et au grade de général. Il fait arrêter plusieurs ministres, suspend la Constitution de 1962 en abolissant le fédéralisme et les royaumes. Il se proclame alors nouveau président et institue un régime présidentiel à parti unique. Le président Mutesa est contraint à lexil en Grande-Bretagne où il meurt en 1969. Ce changement politique et cette centralisation marquent aussi la prise de pouvoir des ethnies du nord, anciennement moins favorisées face aux ethnies du centre et du sud bantoues.
Amin Dada commence à recruter des hommes de son ethnie pour larmée ougandaise mais aussi des musulmans de la région du Nil occidental, région du nord-ouest de lOuganda, proche de la frontière soudanaise. Ses relations avec Obote commencent à se dégrader.
En décembre 1969, une tentative dassassinat contre le président Obote échoue. Le Brigadier général Pierino Okoya, commandant adjoint de larmée et seul rival militaire dAmin Dada, dit à ce dernier et à Obote quil est proche darrêter les coupables. Le 25 janvier 1970, Okoya et son épouse sont assassinés à leur domicile. Les relations entre Idi Amin Dada et Milton Obote se dégradent fortement après ce meurtre. En novembre, après avoir été mis peu de temps en résidence surveillée, Amin Dada perd tout commandement dans larmée pour noccuper quune fonction administrative.
Après avoir appris quObote planifiait de larrêter pour détournement de plusieurs millions de dollars des fonds de larmée, Amin Dada prend le pouvoir par un coup dÉtat le 25 janvier 1971, alors quObote assiste à un sommet du Commonwealth à Singapour.
Son arrivée au pouvoir est, au départ, plutôt bien accueillie par la communauté internationale. Les Américains voient dun bon il le renversement dObote dont ils sinquiétaient de la politique trop socialiste. Un soutien en sous-main dIsraël et des États-Unis à ce coup dÉtat a souvent été évoqué mais sans être clairement démontré. Une note interne du Foreign Office britannique le décrit comme « un type splendide et bon joueur de rugby » ! Sa prise de pouvoir est également bien accueillie en Ouganda, surtout des Baganda dont Obote était lennemi juré. Idi Amin Dada prend alors des bains de foule quotidiens, parcourant les rues de la capitale au volant dune Jeep décapotable. Il donne à lancien roi et président Mutesa, qui est mort en exil, des funérailles nationales en avril 1971, libère beaucoup de prisonniers politiques et démantèle la General Service Unit, la police secrète ougandaise.
Il promet de tenir des élections dans quelques mois. Cependant, peu de temps après avoir pris le pouvoir, il installe le "State Research Bureau", qui se révèle être une variante ougandaise descadrons de la mort destinés à pourchasser et assassiner les partisans dObote mais aussi lintelligentsia ougandaise dont Amin Dada se méfie. Les chefs militaires qui nont pas soutenu le coup dÉtat sont exécutés. Amin Dada révèle sa cruauté : beaucoup sont décapités, tandis qu'une trentaine dautres meurent après que de la dynamite eut été jetée dans leur cellule.
Obote trouve refuge en Tanzanie doù il essaie de reprendre le contrôle du pays par une invasion militaire en septembre 1972, sans succès. Les partisans dObote au sein de larmée ougandaise, principalement des ethnies Acholi et Lango, sont aussi impliqués dans cette invasion. La réponse dAmin Dada va être sanglante. Il fait bombarder les villes de Tanzanie et purge larmée de tous les officiers dorigine Acholi ou Lango, qui sont pour la plupart exécutés. Les violences ethniques saccroissent, gagnent toute larmée, puis la population ougandaise. Au fur et à mesure que cette violence augmente, Amin Dada devient de plus en plus paranoïaque, craignant même un coup dÉtat de son propre gouvernement. Le Nile Mansions Hotel à Kampala devient le sinistre centre dinterrogatoire et de torture du dictateur.
Le 4 août 1972, Amin donne aux 50 000 Indo-pakistanais présents en Ouganda un délai de 90 jours pour quitter le pays, suivant ainsi un rêve quil dit avoir eu, et dans lequel Dieu lui aurait ordonné de les expulser. Leur expulsion se traduira par un sérieux déclin économique pour la population musulmane dOuganda. Beaucoup dasiatiques détenaient en effet les principaux commerces et entreprises du pays où la plupart étaient nés, la troisième génération dIndiens ayant immigré en Ouganda à lépoque coloniale. Ceux qui restèrent furent déportés des villes vers les campagnes. La plupart obtinrent lasile en Grande-Bretagne. Les soldats ougandais, pendant cette période, pillèrent et violentèrent les Indiens en toute impunité et leurs biens furent confisqués au profit des militaires proches du pouvoir. Au fur et à mesure que la vraie nature dAmin Dada se révèle, le Royaume-Uni et Israël, principaux soutiens étrangers de lOuganda, commencent à restreindre leur aide et refusent de lui vendre de nouvelles armes. Amin Dada se tourne alors vers la Libye de Kadhafi, qui entreprenait son projet dune grande politique africaine, et vers lUnion soviétique. Le chef d'Etat ougandais va alors mener une politique d'affrontement contre la Grande-Bretagne et, dans une moindre mesure, contre les États-Unis. Ces derniers ferment leur ambassade à Kampala en 1973 suivis en 1976 par le Royaume-Uni. Amin Dada rompt ses relations avec Israël et commence à soutenir les mouvements de libération palestiniens.
À partir de 1974, la terreur saccroît encore. Idi Amin Dada se lance dans une chasse paranoïaque contre tous ceux qui, selon lui, peuvent menacer le régime. Débutent alors des campagnes de persécutions contre les tribus rivales ou les partisans, ou supposés tels, de Milton Obote, et la chasse à lintelligentsia du pays : anciens ministres et hauts fonctionnaires, juges, diplomates, professeurs duniversité et enseignants, clergé catholique et anglican, banquiers et hommes daffaires, journalistes, leaders tribaux et aussi un certain nombre détrangers, seront assassinés ou disparaîtront. Des cas ont été rapportés de villages entiers rasés et de centaines de corps flottant sur le Nil.
Cette même année, une ONG, la Commission internationale des juristes, dans un rapport aux Nations unies, estime quentre 25 000 et 250 000 personnes ont été assassinées en Ouganda depuis le coup dÉtat de 1971.
En parallèle, le régime se militarise à outrance. Les effectifs militaires augmentent considérablement et larmée absorbe tout le budget du pays. Les tribunaux militaires à la justice expéditive remplacent les tribunaux civils. Tous les postes du gouvernement et de ladministration sont occupés par des militaires, le parlement est dissous et la haute administration est soumise à la discipline militaire.
Le dictateur règne par décrets, essentiellement oraux et souvent annoncés directement par la radio nationale. Amin Dada renforce aussi son appareil sécuritaire. Au State Research Bureau viennent sajouter la Public Safety Unit, reconstitution dune police secrète, et une police militaire. La garde présidentielle dAmin Dada, en plus de protéger le dictateur des nombreuses tentatives d'assassinat -réelles ou imaginaires-, agit aussi comme un escadron de la mort supplémentaire. Cet appareil sécuritaire comprendra jusquà 18 000 hommes au total.
LOuganda sengage dans une vaste politique de développement militaire qui inquiète Nairobi. Au début du mois de juin 1975, les responsables kenyans confisquent le chargement dun gros convoi darmes de fabrication soviétique en route pour lOuganda depuis le port de Mombasa.
La tension atteint son maximum en février 1976 quand le président ougandais annonce soudainement quil va enquêter sur le fait quune grande partie du Sud Soudan et de louest et du centre du Kenya, jusquà 32 km de Nairobi, sont historiquement partie intégrante de lOuganda colonial. La réponse kenyane arrive deux jours plus tard, très lapidaire, indiquant que le pays ne partagera pas « ne serait-ce qu'un pouce de son territoire ». Amin Dada fait finalement marche arrière en voyant les Kenyans déployer des troupes et des transports blindés en position défensive sur la frontière avec lOuganda.
Amin Dada, après sa rupture avec lOccident, entretient des liens forts avec les mouvements palestiniens. Les bâtiments de lambassade israélienne sont même offerts à lOLP pour lui servir de quartier général. Le 27 juin 1976, le vol 139, un airbus dAir France reliant Tel Aviv à Paris, est détourné après une escale à Athènes, vers la Libye. Sur invitation dAmin Dada, lavion se pose ensuite à laéroport international ougandais dEntebbe situé à 32 km au sud de Kampala. Les preneurs dotages demandent la libération de 53 prisonniers palestiniens et de la Fraction armée rouge en échange des 256 passagers et membres déquipage. Trois autres terroristes les rejoignent en Ouganda et ils sont « assistés » par les troupes ougandaises. Amin Dada visite très souvent les otages, se donnant limage dun médiateur. Mais le 3 juillet 1976 à minuit, des commandos israéliens attaquent laéroport et libèrent tous les otages sauf quatre (trois sont tués pendant lassaut, dont l'un par les forces israéliennes, tandis qu'un quatrième, Dora Bloch, une femme âgée de 75 ans qui avait été amenée dans un hôpital avant lassaut, est assassiné par deux officiers ougandais sur ordre direct du dictateur deux jours après lopération israélienne[réf. nécessaire]). Dans cette opération, les Israéliens détruisent au sol les avions de chasse de larmée de lair ougandaise, 11 Mig, amoindrissant fortement son potentiel. Le succès de lopération israélienne va ainsi contribuer largement à la chute du dictateur. La résistance et les opérations de sabotage opérées par les mouvements opposés au dictateur vont handicaper le pays pendant les dernières années du régime.
Après ce raid, Idi Amin Dada fait exécuter 200 officiers et hauts fonctionnaires quil juge incompétents, expulse tous les étrangers et déclenche une nouvelle campagne de violence.
En janvier 1977, il accuse Janani Luwum, larchevêque anglican de Kampala, opposant notoire au dictateur et défenseur des chrétiens dOuganda opprimés, de comploter pour une invasion étrangère. Le lendemain, ce dernier est assassiné avec deux ministres.
Parmi les personnalités tuées par Amin Dada au cours de sa dictature figurent aussi :
* Benedicto Kiwanuka, ancien premier ministre et plus tard Chief Justice
* Joseph Mubiru, ancien gouverneur de la banque centrale ougandaise
* Frank Kalimuzo, vice-doyen de la Makerere University
* Byron Kawadwa, dramaturge ougandais.
À partir de 1975, Idi Amin Dada sautoproclame maréchal, puis président à vie. Cette année-là, devant les médias, il se met en scène sur une chaise à porteurs, obligeant des hommes daffaires occidentaux à le promener. Lété 75, un écrivain ougandais dorigine britannique, Dennis Hill, est condamné à mort pour avoir traité Amin Dada de « tyran de village ». Il ne sera sauvé que par la visite expresse à Kampala du secrétaire dÉtat anglais aux Affaires étrangères, James Callaghan, et après l'intervention du président zaïrois Mobutu Sese Seko et du somalien Siad Barre, président en exercice de lOUA, qui menace dannuler le sommet de Kampala.
En juillet 1975, le sommet de lOUA se tient finalement à Kampala et Amin Dada prend la présidence de lorganisation africaine, embarrassant beaucoup dautres pays du continent. Il voit cet événement comme une consécration et organise de multiples manifestations lors du sommet dont lélection dune « miss OUA », ainsi qu'un rallye automobile auquel il participe au volant dune Citroën SM à moteur Maserati ! Une grotesque démonstration militaire sur le bord du lac Victoria est censée représenter lattaque de lAfrique du Sud par des forces panafricaines commandées par le maréchal Idi Amin Dada. Il profite également du sommet pour épouser en cinquième noce une jeune danseuse dont le mari a mystérieusement disparu lorsquAmin, lannée précédente, sintéressa à la jeune femme... Yasser Arafat fut lun des témoins du mariage.
Amin Dada est passionné de voitures de course, dont il possède plusieurs modèles, de boxe et de films de Walt Disney. Beaucoup de journalistes le considèrent comme un personnage excentrique et vaguement comique. Il est largement caricaturé dans les pays occidentaux en bouffon meurtrier. Il expose notamment devant la caméra du cinéaste suisse Barbet Schroeder son plan dinvasion pour reprendre le Golan à lÉtat dIsraël. Des rumeurs courent aussi sur son cannibalisme présumé, sans toutefois que cela nait été prouvé.
Après être retourné en Grande-Bretagne, Dennis Hill sélèvera dans une interview contre cette vision extérieure trop limitée, selon lui, du dictateur :
« Amin Dada a des qualités de chef tribal compensant son manque déducation, par une adresse, un talent pour la survie, une force personnelle, du courage et une capacité pour mesurer les faiblesses de ses adversaires et les souhaits de son peuple »
«Ce nest pas suffisant de limiter Amin Dada à un bouffon ou un meurtrier. Il est une réalité africaine. Il a réalisé le rêve africain, la création dun État vraiment noir »
Mais les années passant, Amin Dada devient de plus en plus erratique et nécoute plus personne.
Il se fait confectionner des vêtements spéciaux pour pouvoir porter de nombreuses décorations de la seconde guerre mondiale dont la Military Cross et la Victorious Cross, copie de la Victoria Cross britannique. Il sauto-attribue également de nombreux titres comme celui de « roi dÉcosse ». En 1977, après que les Britanniques eurent rompu leurs relations diplomatiques avec le régime, Amin Dada déclara avoir vaincu les Anglais et se conféra la décoration de « Conquérant de lEmpire britannique ». Radio Ouganda diffusera alors avant ses messages lintégralité de son nouveau titre : « Son Excellence le Président à vie, Maréchal Alhaji Docteur Idi Amin Dada, titulaire de la Victoria Cross, DSO, titulaire de la Military Cross et Conquérant de lEmpire britannique ».
Se basant en partie sur ses « visions » et ce comportement erratique, des psychiatres ont pensé quIdi Amin Dada pouvait souffrir dune neurosyphilis : Deborah Hayden étudie cette hypothèse dans son ouvrage Pox: Genius, Madness and the Mysteries of Syphilis.
Mais léconomie du pays décline de plus en plus. Déjà affaiblie par le départ des Indo-Pakistanais, cur entrepreneurial du pays, par celui de la plupart des hommes daffaires étrangers, et par larrêt de laide occidentale, elle subit un nouveau coup en 1978 avec la chute du cours du café, principale exportation ougandaise. La Libye commence elle aussi à diminuer son aide.
En octobre 1978, des mutineries éclatent dans le sud-ouest du pays, une partie des militaires se réfugiant en Tanzanie voisine. Amin Dada, dont le régime est aux abois, saisit ce prétexte et ordonne alors linvasion de la Tanzanie. Avec laide de 3000 hommes des troupes libyennes, Amin essaye dannexer les provinces du nord de ce pays dans la région de Kagera. La Tanzanie, sous la présidence du mwalimu Julius Nyerere, déclare alors la guerre à lOuganda et commence à contre-attaquer, enrôlant pour cela les exilés ougandais.
Le 11 avril 1979, Amin Dada est forcé de fuir la capitale ougandaise Kampala. Larmée tanzanienne prend la ville avec laide des guérillas ougandaise (lUNLA, lUganda National Liberation Army) et rwandaise. Amin senvole pour lexil, dabord en Libye puis en Arabie saoudite. Il est alors hébergé à Djeddah par le gouvernement saoudien « par charité islamique et en remerciement pour son rôle dans la diffusion de lislam » sous réserve quil ne se mêle plus de politique. LÉtat saoudien lui fournit une maison, assez modeste, mais aussi un chauffeur et du personnel de maison, pourvoit à sa subsistance et lui verse une pension. Le nouveau gouvernement ougandais choisit de le laisser en exil, disant quil est libre de revenir mais devrait alors faire face à ses crimes.
Son régime aura fait entre 100 000 et 500 000 victimes, la plupart des observateurs saccordant aujourd'hui sur un chiffre voisin de 300 000. Il a laissé un pays en ruines : une inflation de plus de 200%, une dette de 320 millions de dollars, une agriculture abandonnée, des usines fermées et une corruption généralisée.
En 1989, il essaye de revenir en Ouganda, mais est reconnu à Kinshasa et renvoyé en Arabie saoudite par les autorités zaïroises.
Le 20 juillet 2003, une de ses épouses, Madina, informe quil est proche de la mort, dans le coma, à lhôpital spécialisé Roi-Fayçal à Djeddah. Elle plaide auprès du président ougandais Yoweri Museveni pour quil puisse revenir mourir en Ouganda mais ce dernier indique quil sera alors jugé immédiatement.
Idi Amin Dada meurt en Arabie saoudite le 16 août 2003, à lâge supposé de 79 ans, et est enterré à Djeddah au cimetière Ruwais.
Le 17 août 2003, David Owen, ancien secrétaire dÉtat aux affaires étrangères britannique a déclaré lors dune interview donnée sur Radio 4 de la BBC que lorsquil était au gouvernement (1977 1979), il avait suggéré lassassinat dAmin Dada. Son idée fut immédiatement rejetée. Owen expliqua que « le régime dAmin Dada était le pire de tous, cest une honte qu'on lui ait permis de se maintenir aussi longtemps au pouvoir ».
Biographical Information
Idi Amin Dada Oumee
(At a Glance)
Date of Birth: May/17/1924
: male
Interests: Politique
Place of Origin: Uganda
Il y a une incertitude quant à sa date et son lieu de naissance. Idi
Amin Dada na de son vivant jamais publié ni autorisé de biographie
officielle. La plupart des sources indiquent quil serait né en 1923 ou 1924 à Koboko, dans la province du Nil occidental, au nord-ouest du pays. Mais selon le chercheur ougandais Fred Guweddeko de lUniversité de Makerere, Idi Amin Dada est né Idi Awo-Ongo Angoo à Kampala le 17 mai 1928. Son père Andreas Nyabire (1889 1976), de lethnie Kakwa et de religion catholique romaine, sest converti à lislam en 1910 et il aurait changé son nom en Amin Dada .
Dautres sources indiquent que Dada nétait pas le nom de son père mais
un surnom quAmin acquit plus tard à larmée (voir ci-dessous) .
Il est le troisième enfant du couple (une sur et un frère aîné).
Son père sert dans larmée comme simple soldat dans un régiment
colonial britannique puis intègre en 1921, comme nervi, la police
ougandaise. Sa mère, selon Guweddeko, est appelée Assa Aatte (1904
1970), de lethnie Lugbara. Cest la fille dun chef tribal de Leiko Iruna, village aujourdhui situé en République démocratique du Congo. Elle est spécialiste des plantes médicinales et des pratiques chamaniques et, entre autres, soigne la famille royale Buganda.
Le monde de la magie dans lequel Amin Dada passera une partie de sa
jeunesse jouera par la suite un grand rôle dans sa vie et dans
linfluence quil aura sur beaucoup dOugandais. Entre 1924 et 1929,
elle a pour patients Lady Irene Druscilla Namaganda, la Nabagereka du Buganda
et le Kabaka Sir Daudi Chwa. Ses parents se séparent en 1931 et Idi
Amin est abandonné par son père qui aurait soupçonné le Kabaka Daudi
Chwa dêtre le vrai père. Idi Amin grandit dans sa famille maternelle à
Mawale près de Semuto (actuel district de Luwero). Son frère et sa sur
meurent en 1932. Entre 1936 et 1938, il garde des chèvres. De 1938 à
1940, il habite dans la maison du cheikh Ahmed Hussein dans la ville de
Semuto puis, en 1940, part pour Bombo pour vivre avec son oncle
maternel Yusuf Tanaboo. Selon Fred Guweddeko, il semble quil nait pas
suivi lécole primaire de la ville à cause de la discrimination envers
les Nubiens,
quil ait participé à des révoltes des Nubiens contre la discrimination
et se soit bagarré contre les étudiants de luniversité Makerere à
Wandegeya. Il rejoint une école islamique à Bombo en 1941, où il excelle à réciter le Coran.
Sa mère sétablit avec son fils dans la région de Lugazi, au nord du
lac Victoria, où de nombreuses personnes de son ethnie travaillent dans
les champs appartenant à une riche famille indienne, les Metha. Puis
elle sinstalle non loin à Jinja, où est cantonné un régiment des King's African Rifles
de larmée coloniale britannique dAfrique. Idi Amin Dada fait
différents petits travaux avant de se faire recruter dans ce régiment
comme aide-cuisinier en 1946. Un officier britannique laurait remarqué quand il était portier dans un hôtel de la ville. (source wikipedia)