Hendrik Frensch Verwoerd
South Africa
Hendrik Frensch Verwoerd, était un homme politique afrikaner d'Afrique du Sud, membre du Parti national et Premier ministre d'Afrique du Sud de 1958 à 1966.
Professional Information
Position:
Premier Ministre
Working primarily in:
South Africa
Description of Work:
En 1937, Hendrik Verwoerd devient l'éditorialiste du journal en afrikaans "Die Transvaler" et adhère au Parti national de Daniel François Malan.
Dans ses éditoriaux du Transvaaler, Verwoerd s'affirme comme un ardent républicain, anti-impérialiste et un nationaliste sans nuance, favorable à la ségrégation raciale et défiant en la politique d'intégration du Parti Uni. Il s'oppose alors à l'importante immigration en cours des juifs d'Europe en Afrique du Sud qu'il perçoit comme un cheval de troie destiné à amoindrir la prépondérance Afrikaner au sein de la population blanche et comme une menace économique contre les salaires des Afrikaners.
En 1938, il publie une affiche condamnant les mariages mixtes entre blancs et noirs.
En 1939, Verwoerd prend position contre l'entrée en guerre de l'Afrique du Sud aux côtés des alliés.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le "Star", journal anglophone et libéral de Johannesburg accuse le "Transvaaler" de sympathie pro-nazi. Verwoerd attaqua le Star devant les tribunaux pour diffamation mais fut débouté.
En 1947, son aversion contre la couronne britannique est telle que dans son éditorial du "Transvaaler", il ignore la visite en cours de la famille royale en Afrique du Sud, parlant juste "d'embouteillages causés par la visite de personnalités étrangères" ("congestion caused by some visitors from overseas").
Reconnu comme un des plus brillants idéologues, Verwoerd est alors candidat au parlement en 1948 et est élu au Sénat alors que son parti gagnait les élections. Il quitta sa fonction d'éditorialiste du "Transvaaler".
En 1950, le premier ministre Daniel Malan le nomme ministre des affaires tribales pour mettre en place la complexe législation de l'apartheid que Verwoerd définissait comme un système de bon voisinage. Il s'agit pour lui d'assurer la pérennité de la domination culturelle et politique des blancs basée sur une démographie majoritairement blanche et afrikaner.
Théoricien puis praticien de l'apartheid, Verwoerd va mettre en place le système des bantoustans destinés dans un futur plus ou moins lointain à permettre aux noirs d'accéder à l'auto-détermination puis à l'indépendance au sein ou au côté de l'Afrique du Sud « blanche ». Il parle alors de "nations séparées", chacune évoluant à son rythme. Dans cette optique, Verwoerd s'applique à annuler les droits de vote résiduels dont les noirs bénéficiaient avec les métis dans la province du Cap.
Sa volonté de donner leur indépendance aux africains dans des états séparés rencontre un écho très favorable au sein de la communauté blanche mais l'hostilité chez les noirs qui se sentent spoliés. Il rencontre la même hostilité en dehors du pays et se montre incapable de la comprendre, persistant à justifier chaque mesure prise dans le cadre de l'apartheid et à prétendre que les afrikaners ne veulent que l'ordre et la sécurité, chacun chez soi.
En charge de l'éducation africaine, Verwoerd impose également un enseignement qu'il juge adapté au mode de vie et à l'économie traditionnelle des africains. Imprégné de préceptes bibliques, les africains ne sont pour Verwoerd que des "porteurs d'eaux et des coupeurs de bois". De fait, les Africains connaitront une éducation au rabais alors qu'un numerus clausus limite le nombre d'africains dans les universités.
C'est sous son ministère en 1955 que 80 000 Africains sont alors expulsés des quartiers de Sophiatown, Martindale et Newclare vers le nouveau township de Soweto, pure création des lois d'apartheid.
Maintenu ministre sous le gouvernement de Johannes Strijdom, Verwoerd lui succéda le 2 septembre 1958.
En réponse aux critiques étrangères sur l'apartheid, il tente de redéfinir la notion en parlant de développement séparé et commence cyniquement à altérer les justifications traditionnelles de la politique d'apartheid basées non plus sur la race et le "baasskap" (domination paternaliste) mais sur la citoyenneté. Pour lui, les noirs peuvent participer au processus électoral et élire leurs représentants. Seulement, ils ne peuvent le faire que s'ils sont citoyens et non plus affiliés à telle nation ou tribu particulière. Or, en Afrique du Sud (et encore plus depuis la mise en place de la politique d'apartheid), les noirs sont recensés comme appartenant à telle ethnie, nation ou tribu. De surcroit, certains sont dorénavant citoyens de bantoustans. En accordant l'autonomie au Transkei en 1960, Verwoerd peaufine sa politique lui permettant de déclarer que "les nations tribales d'Afrique du Sud, vivant au sein du pays, auront toutes des droits politiques égaux au sein de leurs homelands", initiant une sorte de décolonisation interne à l'Afrique du Sud et permettant aux Blancs, et aux Afrikaners en particulier, de maintenir leur domination politique sur les reste du territoire.
Le 3 février 1960, le premier ministre britannique Harold Macmillan en visite officielle au Cap provoqua la consternation des nationalistes lors d'un discours devant les parlementaires. À propos de la décolonisation en cours sur le continent africain, Macmillan parla de "vent du changement" ("winds of change) auquel le gouvernement sud-africain ne pouvait rester sourd et aveugle. En appelant implicitement à réformer et abroger les institutions ségrégationnistes, Macmillan allait provoquer un processus qui allait permettre à Verwoerd de concrétiser les aspirations républicaines des Afrikaners.
Verwoerd profita de ce discours pour plaider la fin de toute allégeance au Royaume-Uni et par le bais d'un référendum, en appeler à l'instauration de la république. Dans ce but et pour élargir le corps électoral afrikaner, il abaissa le droit de vote de 21 ans à 18 ans et accorda aux résidents blancs du Sud-Ouest Africain le droit de se prononcer sur la question.
Peu après le massacre de Sharpeville le 21 mars 1960, l'arsenal policier et législatif du régime se durcit. C'est alors que l'ANC et le Congrès Pan Africain sont interdits par son gouvernement.
Le 16 avril 1960, Verwoerd fut blessé par arme à feu par David Pratt, un déséquilibré, à l'occasion de l'ouverture du Rand Easter Show au Milner Park de Johannesburg. Cet attentat renforca l'élan de sympathie des Blancs envers Verwoerd.
Le 5 octobre 1960, la question est "Do you support a republic for the Union?". C'est une majorité de 52% des voix qui répond par l'affirmative et pour la république.
A la conférence des pays du Commonwealth à Londres, Verwoerd, proposa d'abord de maintenir l'Afrique du Sud au sein de l'organisation en tant que république. Mais il rencontra l'hostilité de l'Inde, des nouveaux pays décolonisés et de John Diefenbaker, premier ministre du Canada. Le 15 mars 1961, Verwoerd annonça que son pays annulait son adhésion au Commonwealth.
Le 31 mai 1961, jour de l'anniversaire de la signature du Traité de Vereeniging marquant la fin de la guerre des Boers, la république d'Afrique du Sud est proclamée et l'adhésion au Commonwealth résiliée (elle sera restaurée en 1994).
En 1963, il ouvre son gouvernement aux non-afrikaners en recrutant deux anglophones dans son gouvernement (les premiers depuis 1948).
En 1964, Nelson Mandela et Walter Sisulu sont condamnés à la prison à vie.
Lors des élections du 30 mars 1966, le Parti National obtient 58% des suffrages. Verwoerd parait avoir réussi à batir une communauté blanche unie derrière son programme alors que les noirs ne peuvent évidemment voir en lui que le père de l'apartheid.
Le 6 septembre 1966, Hendrik Verwoerd est poignardé à mort en plein parlement par Dimitri Tsafendas. Dimitri Tsafendas, d'origine portugaise et mozambicaine, échappa à la peine de mort à cause de son état mental. Il est condamné à perpétuité et mourra en hôpital psychiatrique en 1999. À cette occasion, la déclaration du premier ministre rhodésien, Ian Smith, démontrait la grande incompréhension des Blancs envers les Noirs dans cette partie du Monde: "A ceux qui l'ont connu personnellement, et je fais partie de ceux qui ont eu ce privilège, sa profonde sincérité dans tout ce qu'il entreprenait, son élégance et sa gentillesse envers tout le monde, sa défense des valeurs chrétiennes, et ses sages conseils en temps de paix et dans l'adversité seront grandement regrettés". ("To those who knew him personally, and I count myself as one of those who had this privilege, his deep sincerity in everything he undertook, his gentleness and his kindness towards all people, his championing of civilised and Christian ideals, and his wise counsels in times of peace and adversity will be greatly missed ").
John Vorster, ministre de la justice, succéda alors à Hendrik Verwoerd et infléchira la doctrine de l'apartheid.
Jusqu'en 2005, la banquette parlementaire où était assis Verwoerd au moment de son assassinat conserva les tâches de son sang. Elle fut nettoyée, officiellement, par inadvertance.
Aujourd'hui, la période 1950-1966 où Verwoerd participa au gouvernement est considéré comme l'âge d'or de l'apartheid.
Son nom fut vénéré pendant les années qui ont suivi sa mort et fut donné à une ville, Verwoerdburg et à de multiples lieux publics (aéroport, barrages, avenues, bâtiments).
Au début des années 1990, son nom commença à être synonyme d'infamie.
Peu de temps après les premières élections multiraciales, la ville blanche de Verwoerdburg, près de Pretoria, se rebaptise Centurion alors que le barrage qui portait son patronyme prend le nom du fleuve qu'il borde (Gariep). Sa statue devant le parlement de Bloemfontein est déboulonnée alors que ses portraits sont retirés du parlement avec ceux des anciens premiers ministres et présidents.
Le bâtiment Hendrik Verwoerd de l'université de Stellenbosh est débaptisé tout comme l'hôpital HF Verwoerd de Pretoria qui devient le Pretoria Academic Hospital et l'aéroport Hendrik Verwoerd de Port Elizabeth qui prend le nom de la ville. Cependant, ces changements de nom sont limités et en 2006, de nombreuses artères de villes à commencer par celles du Cap, de Johannesburg ou de Centurion continuent de porter le patronyme de l'ancien premier ministre et architecte de l'apartheid. Et ce n'est qu'en mars 2006 que l'Université du Free State a pris la décision de débaptiser la résidence universitaire qui portait le patronyme de Verwoerd.
Son épouse, Betsie Verwoerd, a continué à soutenir l'uvre de son mari et rejoint le Parti Conservateur dès 1982 puis s'est établi dans l'embryon de Volkstaat d'Orania au début des années 1990.
En 1995, Nelson Mandela, premier Président noir d'Afrique du Sud, viendra lui rendre visite et prendre le thé avec elle.
Betsie Verwoerd est décédée au début des années 2000, âgée de plus de 100 ans alors que son gendre, Carel Boshoff, gère le destin de la communauté d'Orania.
Wilhelm Verwoerd, l'un de ses petits fils, a rejoint l'ANC dans les années 1980 et son épouse Mélanie a été élu député de ce parti en 1994, réélue en 1999, rompant les liens avec une grande partie de sa famille. Elle est devenue ensuite ambassadeur d'Afrique du Sud en Irlande.
En 2004, selon les Sud-africains sondés, Hendrik Verwoerd méritait la 19e place sur la liste des 100 plus grands Sud-africains précédant ainsi des combattants célèbres contre l'apartheid comme Chris Hani, Oliver Tambo ou Walter Sisulu.
Biographical Information
Hendrik Frensch Verwoerd
(At a Glance)
Date of Birth: Sep/8/1901
: male
Interests: Politique, Culture, Education, Sport
Place of Origin: South Africa
Hendrik Verwoerd (prononcez Fer-Vourt) est né à Ouderkerk sur l'Amstel, près d'Amsterdam aux Pays-Bas le 8 septembre 1901, fils cadet de Anje Strik et de Wilhelmus Johannes Verwoerd, pasteur de l'église réformée hollandaise. Ses parents, sympathisants de la cause des Boers, émigrèrent en Afrique du Sud en 1903 alors qu'il n'avait que 2 ans.
Après 10 années passées au Cap où Hendrik Verwoerd est scolarisé à l'école luthérienne, la famille Verwoerd déménage en 1913 à Bulawayo en Rhodésie du Sud
où Wilhelmus Verwoerd est nommé pasteur de l'église réformée de la
ville. Hendrik Verwoerd est alors scolarisé au lycée de Milton où il
obtient une bourse qu'il doit refuser quand ses parents décident en 1917 de revenir en Afrique du Sud et de s'établir à Brandtfort, dans l'État libre d'Orange.
Le jeune Hendrik Verwoerd est alors imprégné du ressentiment des Afrikaners contre les Britanniques à la suite de la guerre des Boers.
Scolarisé au lycée de Wynberg, il est classé premier à l'examen du
Matric (équivalent du Bac) au niveau de la province et est classé
quatrième au niveau de l'Union de l'Afrique du Sud.
En 1919, il poursuit des études supérieures en théologie, en psychologie et en philosophie à l'Université de Stellenbosch. Membre du conseil des étudiants dont il sera élu président, il est diplômé en 1924 d'un doctorat avec mention en philosophie et psychologie. Allocataire de deux bourses universitaires, il renonce à celle de l'université d'Oxford par nationalisme anglophobe et lui préfère la seconde, plus modeste, en Allemagne.
En 1925, il débarque en Allemagne et poursuit son cursus dans les universités allemandes de Hambourg, Leipzig et Berlin.
A Hambourg, il épouse Betsie Schoeman, une jeune étudiante rencontrée en 1922 à Stellenbosch, puis effectue une tournée des pays européens avant de terminer ses recherches aux États-Unis. C'est à cette époque qu'il suit les travaux de l'anthropologue allemand Eugen Fischer lequel promeut le développement séparé des races.
En 1927, âgé de 26 ans, il revient à l'université de Stellenbosch pour enseigner la psychologie puis la sociologie.
Durant la grande dépression du début des années trente, il
s'implique dans plusieurs activités sociales d'aide aux pauvres blancs
ce qui l'amène à entrer activement en politique par la droite de
l'échiquier politique. (source wikipedia)