Roy Campbell
South Africa
Roy Campbell né le 2 octobre 1901 et décedé le 22 avril 1957) était un poète sud-africain et un satiriste.
Professional Information
Professional Areas:
Art
Working primarily in:
South Africa
Description of Work:
Revenu en Afrique du Sud en 1925, Roy Campbell lança avec William Plomer et Laurens van der Post une revue littéraire, Voorslag (« Coup de fouet »), qui prônait une meilleure intégration raciale en Afrique du Sud, mais il n'en resta le rédacteur en chef que le temps de trois numéros et démissionna parce que ses opinions radicales amenaient l'éditeur du magazine, d'esprit conservateur, à se mêler de son contenu. Trouvant la culture locale trop repliée sur elle-même, il revint en Angleterre en 1927 après avoir écrit un poème satirique The Wayzgoose (publié en 1928).
The Flaming Terrapin avait établi sa réputation comme un écrivain prometteur et on comparait favorablement ce poème à celui qu'avait récemment publié Eliot, The Waste Land (La Terre vaine). Ses vers étaient bien reçus par Eliot lui-même, Dylan Thomas, Edith Sitwell, et d'autres.
Introduit à présent dans le milieu littéraire, il fut dans un premier temps en bons termes avec le Bloomsbury Group, mais lui devint par la suite très hostile, blâmant sa liberté sexuelle, son snobisme et ses idées antichrétiennes. Les relations lesbiennes de sa femme avec Vita Sackville-West (elle-même amie trop chère de Virginia Woolf) y furent pour quelque chose. Appelant les membres du Bloomsbury Group des « intellectuels dépourvus d'intelligence », il rédigea une satire intitulée The Georgiad (publiée en 1931), qui les attaquait ouvertement[1]. À l'instar de son ami Wyndham Lewis, il se pénétra de sentiments antisémites et pro-fascistes. Au début des années 1930 les Campbell s'installèrent dans le sud de la France.
La période française vit la publication d'Adamastor (1930), de Poems (1930), de The Georgiad (1931) et de la première version de son autobiographie, Broken Record (1934), entre autres. Pendant ce temps, lui et son épouse, Mary, se sentaient peu à peu attirés par la foi catholique, et on peut en retrouver la trace dans une suite de sonnets intitulée Mithraic Emblems (1936).
Une représentation fictive de Campbell (le personnage de « Rob McPhail ») apparaît dans le roman de Wyndham Lewis, Snooty Baronet (1932). Campbell était ami de Lewis et ses poèmes ont été publiés dans BLAST, la revue de Lewis. On dit qu'il se réjouit de figurer dans le roman, mais déçu du fait que son personnage eût été tué (McPhail a été encorné en combattant un taureau).
Dans les premières années de la Seconde Guerre mondiale Campbell prit place de façon résolue du côté des Alliés et travailla dans la Défense civile à Londres. Durant cette période, il rencontra Dylan Thomas et devint son ami ; lui aussi était un alcoolique, et tous deux un jour mangèrent les jonquilles d'un vase pour célébrer la Saint-David. Bien qu'il eût dépassé la limite d'âge, Campbell s'engagea volontairement dans l'armée britannique pour servir contre l'Axe. Il atteignit le grade de sergent et se joignit au régiment du King's African Rifles au Kenya.
Biographical Information
Roy Campbell
(At a Glance)
Date of Birth: Oct/2/1901
: male
Interests: Art, Culture, Sport
Place of Origin: South Africa
Fils du docteur Samuel George Campbell, Ignatius Royston Dunnachie Campbell naquit à
Durban,
en Afrique du Sud. Il fit ses études au lycée de Durban et se passionna
très tôt pour la littérature et la vie au grand air. C'était un
cavalier et un pêcheur accompli ; il apprit à parler couramment le
zoulou. En 1918 il quitta l'Afrique du Sud, avec l'intention de s'inscrire à l'
Université d'Oxford,
mais ne le fit pas ; c'est néanmoins dans cette ville universitaire que
sa vie intellectuelle s'épanouit. Il écrivit des vers imités de
T. S. Eliot et de
Verlaine, et plus tard rencontra T. S. Eliot, les
Sitwell et
Wyndham Lewis.
Il commença aussi à boire, habitude qu'il garda tout le reste de sa
vie. En 1924, alors qu'il n'avait que 22 ans, il publia son premier
recueil de poèmes,
The Flaming Terrapin. En 1921, il épousa
Mary Margaret Garman, une des
surs Garman, avec qui il eut deux filles, Tess et Anna Campbell.
Avec sa famille il s'installa en
Espagne dans le petit village d'Altea, où en 1935 ils furent officiellement reçus dans l'
Église catholique. L'auteur anglais
Laurie Lee raconte sa rencontre avec Campbell dans le chapitre sur
Tolède de
As I Walked Out One Midsummer Morning,
deuxième volume de sa trilogie autobiographique. La réputation de
Campbell souffrit beaucoup du fait qu'il exprimait ses sympathies
fascistes, plus particulièrement dans
Broken Record en 1934. Par la suite, au cours de la
guerre civile espagnole, il combattit aux côtés des
nationalistes de
Franco, mais sans jamais se joindre à un régiment.
Pour un écrivain, soutenir Franco à cette époque était inhabituel,
comme l'était la glorification par Campbell de la force militaire et
des vertus masculines. Il fut aussi pendant un certain temps un
opposant ardent au communisme, et cette hostilité a pu avoir été une puissante motivation. Les intellectuels et les écrivains qui soutenaient les républicains
ressemblaient assez à ceux dont il se moquait antérieurement dans ses
poésies, mais il est difficile de dire dans quelle mesure tout cela a
pu entrer dans la position qu'il a prise. Il est probable qu'il était
révolté par la violence anticatholique
de certains éléments du côté républicain et par les atrocités qu'ils
commettaient contre des prêtres et des religieuses. Certains estiment
que sa pensée politique, qu'alimentait son indépendance opiniâtre,
était plus tapageuse que profonde. On a appelé sa première
autobiographie, Broken Record, «une narration torrentielle d'aventures et d'opinions ouvertement fascistes ». La même source appelle son long poème Flowering Rifle
« un bruyant ouvrage pro-fasciste qui l'a couvert d'infamie ». D'un
autre côté, ses convictions religieuses semblent avoir inspiré ce qui
est sans doute sa meilleure poésie. Tout cela continua à être
l'influence dominante dans sa vie, l'amenant à s'opposer plus tard à l'hitlérisme en raison de son caractère antichrétien militant.
Campbell passa une soirée en compagnie de
C. S. Lewis et de
J. R. R. Tolkien au
Magdalen College à
Oxford,
le 5 octobre 1944. C. S. Lewis avait critiqué le « mélange particulier
que faisait Campbell du catholicisme et du fascisme» et il l'avait
attaqué ouvertement par écrit ; au cours de la soirée il ne fit pas
mystère de son opinion alors que Tolkien était très séduit par « ce
poète puissant et ce soldat », comme cela ressort manifestement de la
lettre qu'il écrivit à son fils
Christopher le lendemain. Voici comme il y décrivait Campbell :
Une fenêtre sur un monde de sauvagerie, et pourtant l'homme est en
lui-même doux, modeste, et capable de compassion. Ce qui m'a surtout
intéressé, c'est d'apprendre que ce
Trotter[2]
à l'aspect vieillot, portant les marques de la guerre, boitant en
raison de blessures récentes, a 9 ans de moins que moi, et nous nous
sommes prob[ablement] rencontrés quand il était encore un jeune garçon
[...]. Ce qu'il a fait depuis vaut la peine d'être raconté. Voici un
descendant de l'
Ulster
prot[estant], d'une famille résidant en Afrique du S[ud], et dont la
plupart des membres ont combattu au cours des deux guerres, et qui est
devenu catholique après avoir tenté de protéger les
Carmes à
Barcelone
- en vain, on les a pris et on les a massacrés, et R. C. y a presque
perdu la vie. Mais il a sauvé leurs archives quand leur bibliothèque a
brûlé et il les a emportées à travers le pays tenu par les rouges.
[...] Eh bien il n'est pas possible de transmettre une impression au
sujet d'un si rare personnage, à la fois soldat et poète, et chrétien
converti. Quelle différence avec la Gauche, ces matamores habillés de
velours qui ont fui en Amérique...
À en croire Tolkien, qui l'admirait, Campbell se serait également vanté d'avoir rossé le sculpteur Jacob Epstein, futur mari de sa belle-sur.
En 1952, il s'installa au Portugal. On ne peut dire que l'Estado Novo était absolument fasciste,
mais c'était tout de même une dictature d'extrême droite, et qu'il ait
émigré là-bas après la guerre peut avoir contribué à la mauvaise
réputation qu'il avait chez la plupart des intellectuels. Peut-être le
régime de Salazar
était-il alors plus à son goût que celui de Franco, compromis par des
relations trop proches avec Hitler et Mussolini, ainsi que par les
atrocités brutales qui avaient accompagné et suivi la guerre civile. Au
Portugal, il écrivit une nouvelle version de son autobiographie, Light on a Dark Horse[3]. Au cours des années 1950, Campbell fut aussi un contributeur de The European, un magazine publié en France par Diana Mitford, fasciste impénitente et épouse de Sir Oswald Mosley, l'ancien dirigeant de la British Union of Fascists. On y trouvait aussi des contributions d'Ezra Pound et de Henry Williamson.
La conversion de Campbell au catholicisme l'incita à écrire ce que
certains considèrent comme les vers les plus beaux de sa génération
dans le domaine spirituel. Il traduisit les poèmes mystiques de saint
Jean de la Croix et raconta en vers sa conversion dans Mithraic Emblems.
Il écrivit également des guides de voyage et des livres pour enfants.
Il se mit à traduire de la poésie à partir de langues comme l'espagnol
et le français. Certaines de ses traductions de Baudelaire
ont été publiées dans des anthologies. Campbell, à présent un « dark
horse » au style personnel, traduisit en anglais avec beaucoup de
sensibilité le poète espagnol Federico García Lorca, qui, au tout début de la guerre civile espagnole, avait été abattu par les escadrons de la mort phalangistes.
Roy Campbell se tua dans un accident de voiture près de Setúbal, au Portugal, le lundi de Pâques 1957. (source wikipédia)