Sylvanus Kwami Epiphanio Olympio
Togo
Sylvanus Olympio , né à Kpando le 6 septembre 1902 et mort assassiné le 13 janvier 1963, est un homme politique et premier président de la République togolaise.
Professional Information
Position:
President de la République
Working primarily in:
Togo
Description of Work:
Le 13 Mars 1941, Sylvanus Olympio participe à la création du (Comité de l'Unité Togolaise), le Cut ,une association initiée au départ par le gouverneur Lucien Montagné comme une amicale entre autochtones et colons français, à limage du Conseil des notables davant guerre pour contrer les revendications du regroupement dénommé Deutsche Togo Bund. Créé le 1er septembre 1924 et enregistré à Accra (Ghana) en 1924, ce dernier menait campagne pour la reconstitution du territoire togolais tel que délimité sous la colonisation allemande ce qui garantirait la réunification du peuple Ewe artificiellement divisé entre deux territoires du Togo et du Togo britannique (annexé plus tard au Ghana) par les colons français et britannique.
Sous limpulsion de S. Olympio, le CUT se métamorphose vers la fin des années 1945, en un vrai parti politique. Le CUT est alors composé de lélite bourgeoise et de la jeune intelligentsia togolaise. En 1946, le parti inscrivit à son programme la réunification des territoires éwés et lindépendance du Togo. Parallèlement, dans le cadre du tracé des frontières, Sylvanus Olympio et un intellectuel de la Gold-Coast, Daniel Chapman, défendirent à lONU lidée de la réunification des peuples éwés du Togo et de la Gold-Coast. Ils créèrent lAssociation "All Ewé Conference" dans ce but.
Mais en Gold-Coast, le parti de Kwame NKrumah réussit à obtenir lautodétermination, puis lindépendance de son pays. En 1956, une grande partie des habitants du Togo britannique se prononça pour la fusion avec la Gold-Coast et la levée de tutelle. Les revendications de Sylvanus Olympio pour un Togo éwé ne rencontreront plus déchos à la tribune des Nations-unies.
Le 8 décembre 1946, Sylvanus Olympio fut élu député et président (cinq ans durant), de la première assemblée représentative du Togo, après avoir raflé la presque totalité des sièges.
Après lindépendance de la Gold-Coast en 1957, de nouvelles élections se tinrent au Togo pour le choix des représentants à la nouvelle Assemblée. En 1952, Sylvanus Olympio démissionne du groupe Unilever qui voulait laffecter à Paris sur les insistances des autorités françaises. Enfin, il pouvait sadonner totalement à sa mission de réunification et dindépendance de son peuple. Le CUT et ses alliés revendiquant lindépendance, arrivèrent en tête de presque toutes les consultations électorales, nonobstant les fraudes et les intimidations de la part des autorités françaises.
Pour trouver un remède au ferme vouloir indépendantiste de Sylvanus Olympio, les autorités françaises, fidèles à leur politique de division, entreprirent de faire naître une scission dans le camp du CUT. Ainsi naquit lUCPN (lUnion des Chefs et des Populations du Nord), destinée à trouver un complément au PTP (Parti Togolais du Progrès) de Nicolas Grunitzky, qui navait pas daudience dans le Nord, mais qui était soutenu à bout de bras par ladministration française.
Tous les prétextes étaient bons pour mettre les bâtons dans les roues du CUT et de son leader. En 1954, M. Olympio est condamné pour non-déclaration de revenus à létranger. Le tribunal correctionnel de Lomé le somme de payer cinq millions de francs damende. Il perd ses droits civiques pour cinq ans. Un moyen pour les autorités françaises de le maintenir à lécart des grandes décisions concernant lavenir du Togo.
Sylvanus Olympio et son parti, le CUT, ainsi éloignés pour un temps de la scène politique, ladministration française se frotte les mains et ses protégés le PTP et LUCPN gagnent toutes les consultations électorales. Les élections de 1956 à propos de la loi Defferre, sur lautonomie interne, furent remportées par ces formations politiques. Mais Sylvanus Olympio revint de son purgatoire politique. Le 27 avril 1958, le CUT remportera avec ses alliés (JUVENTO et MPT), les consultations relatives à la levée de lautonomie et à loctroi de lindépendance.
En mai 1958, le Haut commissaire de France est obligé de proposer Sylvanus Olympio comme Premier ministre de la République du Togo. Mais lindépendance officielle ne sera proclamée que deux ans plus tard, le 27 avril 1960. Certains historiens affirment que cette décision fait suite à un accord entre De Gaulle et Olympio. Dautres spécialistes du Togo, à linstar de Jean de Menthon, soutiennent qu" Olympio voulait élaborer une nouvelle Constitution, réformer les collectivités locales, promouvoir le self-help (aide-toi, toi-même). Olympio voulait enfin, redresser la situation financière, sentourer de lavis dexperts internationaux sur le développement à entreprendre.
En somme, le futur premier Président du Togo, tentait de mettre en route les conditions dune véritable indépendance avant le jour J.
Le 27 avril 1960, il proclamera lindépendance officielle du Togo. Le 9 avril 1961, il sera élu président de la République.
Sylvanus Olympio a gagné la guerre contre le colonisateur. Il va progressivement mener une lutte contre ses adversaires politiques. Son régime se mua vite en règne autoritaire frisant la tyrannie. Bon nombre de ses adversaires du PTP et de lUCPN furent mis en prison; ses propres amis politiques aussi parfois. Le leader du PTP (Nicolas Grunitzky) et le chef de lUCPN (Antoine Méatchi), furent contraints à lexil.
Sur le plan économique, S. Olympio, grâce à sa formation déconomiste, géra de façon admirable le budget du Togo. Alors que les derniers budgets étaient déficitaires, celui de 1960 fut équilibré sans aucune aide extérieure. Dans le cadre de lune de ses allocutions mensuelles de 1961 à la nation, le président Olympio annonçait une possibilité de participation du Togo à la Compagnie Togolaise des Mines du Bénin (CTMB) à hauteur de 20% du capital social. Il se montrait dans ce discours, heureux de faire savoir au peuple, la possibilité en étude par le gouvernement, de céder une certaine partie des actions aux Togolais qui en exprimeraient le désir. Ce faisant, Olympio abordait un sujet qui lui tenait particulièrement à cur, celui de la mobilisation de lépargne togolaise pour la construction économique du pays. Occupant lui-même la charge de ministre des Finances, il rêvait dune indépendance économique pour le Togo. Il était rigoureux envers les dépenses de ladministration et de ses ministres ; vivant lui-même simplement, circulant parfois en vélo dans les rues de la capitale.
Apprenant la fin de la guerre dAlgérie, le président Olympio aurait confié à son gendre : "Cest une bonne chose, mais je crains fort que les troupes africaines qui seront démobilisées ne viennent semer le trouble dans nos pays. " [Agbobli (A.), Un destin tragique, Livre SUD, NEA, Sénégal, 1992, p. 23.]
Quelques mois plus tard, il sera la première victime de ces soldats démobilisés. Au-delà de ses erreurs, Olympio était à la recherche dun certain bien-être pour son peuple.
Il est assassiné lors du coup d'état de 1963, des propres mains de Gnassingbé Eyademaqui était selon plusieurs témoignages sous les ordres directes de l'ambassadeur de France de l'époque, Henri Mazoyer.
Son fils Gilchrist Olympio est un des principaux responsables de l'opposition au Togo.
Biographical Information
Sylvanus Kwami Epiphanio Olympio
(At a Glance)
Date of Birth: Sep/6/1902
: male
Interests: Politique, Culture, Art, Sport
Place of Origin: Togo
Sylvanus Olympio est né dans une famille bourgeoise.Son père,
Epiphanio Elpidio Olympio, était lui-même un fils dimmigré brésilien.
Le grand-père de Sylvanus, Francisco Olympio, avait émigré du Brésil au
Togo quelques décennies auparavant pour affaires commerciales. Son fils
Epiphanio tombera amoureux dune beauté du Nord-Togo. Il lépousera. De
cette union naîtra Sylvanus, aîné dune trentaine denfants. Le père
Epiphanio eut au total six épouses
Enfant, Sylvanus Olympio entre à lécole primaire catholique allemande
de Lomé, puis à lécole secondaire anglaise. En 1920, le jeune Sylvanus
prend le chemin de lEurope.
Il va suivre de sérieuses études de droit et déconomie. Il obtient à
Londres un diplôme daptitude à lenseignement supérieur et le grade de
"Bachelor of commerce" en sciences économiques.
Il poursuit sa formation en France. Il parcourt plusieurs pays dEurope : Autriche, Hollande, Suède...
Olympio parlait anglais, français et allemand. A son retour dEurope,
il sera lun des cadres de la société Unilever. Il travailla deux
années au Nigeria, puis en 1938, il devint le second personnage de
lUnited African Company (UAC) au Togo.
En 1930 il épouse Dina Grunitzky, une jeune métisse togolaise fille
dun officier allemand dorigine polonaise et dune mère anlon de Kéta
(Ghana), née de la famille royale des Amégashie. Elle est la sur dun
certain Nicolas Grunitzky qui
fera parler de lui plus tard à lassassinat de son beau-frère Sylvanus
auquel il accepta de succéder à la tête de lÉtat togolais après son
assassinat. Ils eurent 5 enfants dont trois garçons et deux filles :
Kwassi Bonito Herbert (décédé le 25 août 1994), Ablavi Rosita, Kwami
Gilchrist Sylvanus, Ayaba Sylvana et Kodzo Elpidio Fernando. (source africansucces.org)