Saye Zerbo
Burkina Faso
Saye Zerbo, né le 27 août 1932 à Tougan (province de Sourou), est un militaire et homme politique burkinabé, président de la Haute-Volta du 25 novembre 1980 au 7 novembre 1982.
Professional Information
Position:
President de la République
Working primarily in:
Burkina Faso
Description of Work:
Saye Zerbo devient ministre des Affaires étrangères en 1974, poste quil quitte en 1976, avant doccuper la magistrature suprême quatre ans plus tard.
Dès son accession au pouvoir, Zerbo promet de mettre fin à la corruption qui mine le pays. Au sein du Conseil national des forces armées, il fait appel aux jeunes officiers Thomas Sankara, Blaise Compaoré et Henri Zongo pour le seconder. Mais le colonel prend vite des mesures impopulaires. Le chef de lÉtat refuse le dialogue avec les responsables politiques, bloque les salaires et suspend le droit de grève. Pour les Voltaïques habitués à écouter leurs leaders syndicaux, cest la goutte deau qui fait déborder le vase.
Las des abus de pouvoir de Zerbo, ses plus proches collaborateurs vont eux aussi prendre leur distance avec le chef de lÉtat. Thomas Sankara, alors secrétaire dÉtat chargé de lInformation, remet en mai 1982 sa démission de manière fracassante : « Malheur à ceux qui bâillonnent leur peuple ! » lance celui qui sera suivi peu de temps après par les capitaines Zongo et Compaoré. Le trio sera mis aux arrêts et exilé loin de la capitale.
Le 6 novembre 1982, en début daprès-midi, Saye Zerbo quitte son bureau pour regagner le camp militaire où loge sa famille. Et décide de prendre un peu de repos... À 17 heures, la présidence est isolée du monde. Des militaires ont pris position sur les artères de la capitale. Cest un coup dÉtat. Un nouvel homme fort prend le pouvoir : il sappelle Jean-Baptiste Ouédraogo.
Aussitôt arrêté, Saye Zerbo est jeté en prison. Depuis sa cellule, le président déchu médite et lit le Coran des nuits entières. Il demande aussi à ce quon lui apporte la Bible que larchevêque de Ouagadougou, le cardinal Paul Zoungrana, lui avait offerte lors du premier Noël suivant sa prise de pouvoir. Cest alors quil va avoir la révélation qui va changer sa vie. Dans un élan mystique, Saye Zerbo se met à genoux, rend grâce à Dieu et se convertit au christianisme. Toute sa famille fera de même par la suite.
En 1983, Jean-Baptiste Ouédraogo est déposé par Thomas Sankara. Malgré le changement de régime, la justice suit son cours. Condamné le 3 mai 1984 par le Tribunal populaire de la révolution (TPR), Zerbo écope dune peine de quinze ans de prison. Toutefois, lex-chef dÉtat est autorisé à quitter sa geôle ouagalaise pour être placé en résidence surveillée à Tougan.
Trois ans plus tard, Sankara, qui doute de la loyauté de Zerbo à son égard, demande à son ministre de la Justice de le convoquer de nouveau à Ouagadougou le 14 octobre 1987. Le lendemain, alors quil quitte la capitale pour regagner son village, le suspect apprend lassassinat de jeune chef dÉtat. Blaise Compaoré lui succède.
En quête de légitimité, le nouveau maître du Burkina abandonne les poursuites contre Zerbo. « Blaise continue de me consulter régulièrement sur les décisions importantes à prendre pour la Nation », explique-t-il. Signalons au passage que lépouse du Premier ministre Ernest Paramanga Yonli nest autre que la troisième fille de Saye : Araba Kadiatou Zerbo.
Bien quil ait été condamné par le TPR, Saye Zerbo a finalement été lavé de tout soupçon. Le 18 février 1997, la Cour suprême a accepté la révision de son procès. « Il en est ressorti quaucune des accusations pour lesquelles jai été condamné en 1984 nétait fondée », rappelle Zerbo, tout en précisant quil navait « ni compte à lextérieur, ni bien enfoui quelque part dans le pays ».
Biographical Information
Saye Zerbo
(At a Glance)
Date of Birth: Aug/27/1932
: male
Interests: Politique, Culture, Religion, Sport
Place of Origin: Burkina Faso
Né à Tougan,
dans la province du Samo, dans louest du pays, Saye Zerbo a fait ses
études primaires et secondaires au Mali et à Saint-Louis du Sénégal,
avant de suivre des cours de sciences économiques et de sociologie à
lInstitut africain de développement économique et social (Inades).
Après avoir combattu en Indochine et en Algérie, diplôme de lÉcole supérieure de guerre de Paris en poche, il rentre au pays.
Aujourdhui lancien
président, qui vit grâce à ses pensions dancien militaire et dex-chef
dÉtat, habite le vieux quartier Ouidi, dans une maison quil possède
depuis 1962. Cest là quil travaille sur ses mémoires. Et partage son
temps entre lÉglise de lAlliance chrétienne et ses champs. « Je suis
un vrai paysan, dit-il. Je noublie pas doù je viens. » (source lefaso.net)