Pathé Ouédraogo
Burkina Faso
Pathé Ouédraogo né en 1954 à Guibaré à 87 Km de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, est un Styliste Africain.
Professional Information
Professional Areas:
Art
Position:
Styliste
Working primarily in:
Burkina Faso
Description of Work:
La vie professionnelle commence. Pathé sait coudre mais il na pas les moyens pour sacheter une machine à coudre, encore moins se prendre un atelier de couture en location. On lui loue une machine à coudre à 1500FCFA par mois et se prend avec un ami un atelier quils paient le loyer mensuel à 3500FCFA à Treichville Avenue 6 Rue 17. Cest là quil est découvert par lanimatrice Odette Sauyet qui lui donne loccasion de faire sa première télé en 1985. Ce passage à la télévision permet à beaucoup de gens de connaître le jeune couturier. Le déclic arrive le 14 mars 1987 lors de la première édition des Ciseaux dOr organisée par UNIWAX, une firme de textile. Pendant le concours, étaient notées lharmonie de la tenue, lélégance et la créativité. Pathé qui a bossé sur le pagne « Loiseau rare » dUniwax sort un modèle exceptionnelle mais simple quil fait porter au mannequin Angèle Zaka. Au résultat final, Pathé remporte le Ciseau DOr. Il entrait par la même occasion dans lunivers des grands créateurs dAbidjan. Après cette victoire, va suivre le succès du jeune styliste auprès des clients. Mais ce nest pas sans difficultés. Car le très grand nombre de sollicitations dépassent les capacités de production de Pathé qui fausse tous ses rendez-vous. Il va donc ouvrir un second atelier. A la fin de lannée 1987, il sinstalle à Treichville Avenue 19 Rue 22 Barrée. Ce coin est aujourdhui latelier de production de la maison PathéO. Cest à partir de ce moment que naît la griffe PathéO en référence à Pathé Ouédraogo. Une griffe qui naît, une nouvelle vie qui commence. PathéO équipe son atelier de quelques machines à coudre et embauche à son tour des employés. Il sorganise et devient plus professionnel. Son atelier ne désemplit plus, ses sollicitations à létranger se multiplient. La griffe PathéO devient une référence. La particularité chez lui, cest quil travaille en grande partie sur les matières africaines notamment le pagne imprimé, les tissés ( le Kita baoulé, le pagne korhogolais, le Faso Dan Fani
.), le voile de Mauritanie, le bazin, lindigo
Ses habits se remarquent par leurs finitions nettes et le réalisme dans la création. Aujourdhui, on peut dire que PathéO a beaucoup apporté à la mode africaine. Ce quil dit lui-même : « Modestement, je peux dire que jai réellement contribué à amener la femme africaine à sortir avec un vêtement africain fait par un Africain. Avant, cétait très difficile. De nos jours, les hommes et les femmes portent sans gêne les tenues faites dans de lamatière africaine. » Avec laide de quelques dirigeants et personnalités du continent comme Mandela, Konaré et autres chefs dEtats en activité, Cheick Modibo Kéita
et des stars de la chanson africaine,il a réussi à faire admettre les tenues faites par les créateurs du continent comme tenue de sortie.
Pour diffuser sa griffe, il ouvre des boutiques dans plusieurs grandes villes africaines : Yamoussoukro, Bamako, Ouagadougou, Libreville, Yaoundé, Douala, Brazzaville, Luanda. En Occident il en existe à Pointe-À-Pitre et au Québec. « On se bat pour aller vers la clientèle. Il nest plus nécessaire de penser que PathéO, cest pour la classe supérieure.» dit le couturier. Son atelier compte aujourdhui plus dune cinquantaine de machines à coudre et cest de là que partent toutes les créations signées PathéO.
Biographical Information
Pathé Ouédraogo
(At a Glance)
: male
Interests: Art, Mode, Music
Place of Origin: Burkina Faso
En 1964, son père agriculteur, linscrit à lécole rurale du village. Pathé
y fait trois ans avant dentrer au centre de perfectionnement agricole
de Kongoussi. Le rôle principal de ce centre était dapprendre les
rouages des métiers de lagriculture. A la différence de ceux du
village, Pathé était destiné à être un agriculteur moderne à la fin de
son apprentissage. Mais le manque de suivi après la formation fait que
lélève est livré à lui-même. Face à cette situation dincertitude,
Pathé songe à aller chercher un mieux être ailleurs. A lépoque, la
destination indiquée était bien sûr la Côte dIvoire. Le jeune homme
fait de menus travaux (ramassage de tiges dans les champs, vente de bois
de chauffe
) pour le transport. En mai 1969, il part pour la Côte
dIvoire. En ce temps-là le ticket Ouaga-Abidjan coûtait 1500FCFA (non
dévalués). Mais Pathé acompagné dun ami de fortune, navait pas cette
somme et se voit contraint dembarquer de Ouaga pour Ferkessédougou.
En sengageant à aller
contre le cours de sa vie, cest-à-dire en refusant dêtre cultivateur,
Pathé sexposait à de nombreuses difficultés. Tout commence par Ferké.
Cest dans cette ville du nord de la Côte dIvoire, que loffice de la
main-duvre venait chercher les travailleurs pour les plantations de
café et de cacao quon acheminait à Bouaké au centre du pays. Ils
étaient environ trois cents par jour à être déversés à cet office. A
Bouaké, chaque planteur venait choisir les hommes qui lintéressaient et
le nombre quil voulait pour sa plantation. En terme clair, cest là-bas
que se faisait la vente. Très jeunes et un peu faibles, Pathé et son
frère nont pu trouver preneur. Cest seulement au troisième jour de
leur séjour à loffice de la main-duvre quun paysan viendra les
choisir par défaut pour les amener à Sinfra. On leur propose de
travailler pour 36000FCFA l année. Le pire est quils sont en pleine
brousse avec toujours le même menu aux repas. Pathé qui comprenait le
français a refusé la proposition de son acheteur. De vives discutions
éclatent entre le propriétaire de la plantation et ses nouvelles
recrues. Constatant lesprit de revolte mais éveillé de Pathé, il
lécarta du groupe car il risquait de provoquer une révolte générale.
Lhomme sortit Pathé et son frère du groupe et leur lança ses mots si
pleins de sens : « La pierre qui roule dans leau namasse pas
mousse. » Après sa réflexion, il remis 1500FCFA aux jeunes
aventuriers qui partent pour Bouaflé. Dans cette ville, ils travaillent
pour une vieille qui prenait soin deux. Mais ils vont tout de même la
pour Divo où ils sont conduit chez le chef des Mossi, le groupe ethnique
de Pathé bien que ce prénom soit dorigine Peulh. Les deux amis vont
encore faire face à la proposition de 36000FCFA par an quils avaient
refusé à Sinfra. Inutile de préciser que Pathé nadhère pas à cette
idée. Mais cest à partir de ce moment que la situation a commencé à se
décanter. Une lueur despoir se fait sentir. Loncle de M. Konian
Kouadio, alors maire de Divo vint les chercher pour sa plantation. Une
fois sur les lieux, les jeunes travailleurs reçoivent un jour la visite
du Maire. Il éprouva de la pitié pour eux vu le jeune âge avec lequel
ils devraient travailler dans la forêt. Et dit ceci à son oncle : « ils
sont si jeunes ! ». M. Konian décida de les amener dans sa rizière
où le travail est moins dur que dans une plantation normale de café ou
de cacao avec une paie mensuelle de 4000FCFA. Bonne proposition que
Pathé et son compagnon acceptent. Dans le champ de riz, Pathé fait
intervenir son expérience du centre de perfectionnement agricole de
Kongoussi dans son pays natal. Son travail satisfait le patron. Mais dès
quil perçoit son premier salaire, le jeune voyageur se résout à
poursuivre son chemin : objectif Abidjan. Malgré les supplications de M.
Konian, Pathé Ouédraogo part pour la capitale.
« Je fais la mode
par nécessité !» a lhabitude de dire Pathé. Cela est dautant plus
vrai quil arrive à Abidjan sans grand moyen financier. Il loge chez un
parent et suit un apprentissage en couture chez M. Gaoussou Bakayoko à
Treichville, un quartier dAbidjan. Au fil du temps il va dormir à
latelier de couture. « Je dormais dans latelier. Cétait un besoin
pour moi », souligne-t-il. Et plus il y est, plus lenvie
dapprendre et de rattraper ses devanciers lui monte à la tête. Il
sadonne donc corps et âme à la couture. De 1969 à 1973, il apprend la
coupe homme chez M.Bakayoko. De 1974 à 1977, il sinitie à la couture
dame chez Cheick NDiaye à Treichville Avenue 7. En ce temps-là, pour
payer la formation, il fallait travailler gratuitement pour le patron.
Pour bien comprendre quelques détails techniques de la couture, Pathé
prend des cours par correspondance. En 1977, Pathé décide de voler de
ses propres ailes.