Dieudonné M'bala M'bala, plus connu sous son nom de scène Dieudonné, est un humoriste et acteur français né le 11 février 1966 à Fontenay-aux-Roses (Hauts-de-Seine).
Après avoir vécu de petits boulots, il démarre dans le spectacle d'abord seul par l'écriture, puis avec Élie Semoun au sein du duo Élie et Dieudonné.
Le tandem traite des thèmes du racisme et de l'exclusion, cristallisant les hostilités communautaires dans plusieurs de leurs sketchs et notamment dans celui, caractéristique, où Dieudonné jouant le rôle de Bokassa, un noir, est opposé à Élie incarnant Cohen, un juif.
En 1993, il crée la société Bonnie production, la maison Merlin éditions en 1995 et les Ateliers de la Ganasphère en 1996.
En 1995, il sort un single, "J'm'en cure le zen".
Dieudonné poursuit sa carrière d'humoriste, notamment dans son théâtre La main d'or à Paris qu'il a acquis à la fin des années 1990. Il fait également de ce café-théâtre un lieu de présentation du travail de jeunes artistes.
En 1997, Élie et Dieudonné se séparent pour des raisons qui apparaissent être autant professionnelles que personnelles.
En 2000, il chante en duo avec Gad Elmaleh dans la chanson J'ai la haine.
Les spectacles et interventions de Dieudonné sont souvent en rapport avec l'actualité et des problèmes de société.
C'est le cas pour son spectacle Mes excuses qu'il joue dans le contexte de la polémique autour de certaines de ses interventions médiatiques. C'est aussi le cas pour son spectacle 1905 en rapport avec le débat sur la laïcité et le voile.
En mars 2006, Dieudonné débute un spectacle intitulé Dépôt de bilan.
2007 voit Dieudonné présenter un nouveau spectacle, Best-of : le meilleur de Dieudo ; comme à son habitude, l'humoriste se produit au thêatre de la Main d'or, mais aussi au Québec : festival Juste pour rire, impérial de Québec, national de Montréal, Grand Rire de Gatineau.
Dieudonné débute en 1996 une carrière cinématographique avec le film Didier d'Alain Chabat et joue dans de nombreuses comédies entre 1996 et 2004.
En 2000, Dieudonné souhaite se lancer dans l'écriture et la réalisation d'un film sur le Code noir et demande alors un « financement à l'écriture » au Centre national de la cinématographie, financement qui lui sera finalement refusé au motif que la forme documentaire serait plus appropriée au traitement de ce sujet ; ce refus, que Dieudonné jugera inéquitable au vu de la couverture accordée à la Shoah, sera déterminant dans son engagement futur contre ce qu'il nommera le « lobby sioniste »Dieudonné est d'abord engagé dans les luttes antiracistes, dénonçant les discriminations raciales et se battant pour une plus grande visibilité de la population noire dans la société française. Il s'engage plus sérieusement dans la politique lors des législatives de 1997 en s'opposant à Dreux au Front national et à sa candidate Marie-France Stirbois.
Les positions politiques de Dieudonné évoluent progressivement. Celui-ci clame dès 2000 son anticommunautarisme et se dit contre « les frontières qui séparent les hommes ». Il se revendique OGRES (Ouverture géographique, religieuse, ethnique, sociale) avec ses amis de la liste Les Utopistes - lutopie comme « point de départ de tous projets et réalisations » - aux élections régionales ; il réunira 4,77 % des voix.
En 2005, il se prononce pour le « non » au référendum sur le traité établissant une Constitution pour l'Europe.
Le 23 décembre 2005, il déclare être candidat à l'élection présidentielle de 2007.
Au niveau national, il entend dénoncer l'injustice et le « néolibéralisme». Il fustige les deux grands partis français (UMP et PS) qu'il associe sous le sigle UMPS. Il se dit par ailleurs très attaché aux valeurs de la République.
Le 11 novembre 2006, Dieudonné se rend, dans le cadre de sa campagne présidentielle, à la Fête des Bleu-blanc-rouge du FN au Bourget et y rencontre Jean-Marie Le Pen et Bruno Gollnisch. Cette visite déclenche une polémique dans les médias. Dieudonné s'exprimera à plusieurs reprises sur cette visite, déclarant s'inscrire dans une démarche de dédiabolisation et être sensible à « la main tendue [par Jean-Marie Le Pen] aux Français d'origine étrangère et plus particulièrement aux Français d'origine africaine ». Des commentateurs de la presse nationale y voient un rapprochement d'intérêt avec l'extrême droite en évoquant l'entourage frontiste de Dieudonné. Ce rapprochement se traduit au cours de la campagne présidentielle de 2007 par un voyage commun avec Jany Le Pen au Cameroun « en terre pygmée » pour défendre la cause des Pygmées Baka, victimes selon Dieudonné d'un génocide.
Au niveau international, il prend des positions « antisionistes». Il soutient le Hezbollah lors de la Guerre du Liban de 2006. Du 27 au 30 août 2006, il fait partie avec Alain Soral, Thierry Meyssan, Ahmed Moualek (président de l'association La banlieue s'exprime), Marc Robert et Frédéric Chatillon (un ancien responsable du Groupe union défense dans les années 1990) de la délégation qui se rend au Liban puis en Syrie. Cette délégation rencontra notamment le président libanais Émile Lahoud, le général Aoun, opposant libanais, et, lors d'un passage à Damas, Hugo Chávez, président du Venezuela.
Il soutient le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et la chaîne Al-Manar lors de son interdiction. Il félicite le Hamas lors de son élection. Dans le même temps, il publie sur son site des critiques virulentes à l'encontre de la politique d'Israël, critiques parfois signées d'auteurs connus tels Noam Chomsky, Maria Poumier, Israël Shamir et Serge Thion (sous le pseudonyme de Serge Nioth). Son discours est aussi critique envers l'impérialisme américain, et fustige la politique internationale conduite par Georges Bush tout en soutenant certains de ses plus forts opposants comme Hugo Chávez.
Étant loin de l'obtention des parrainages nécessaires pour accéder au premier tour de l'élection, il annonce renoncer à sa candidature le 11 octobre 2006. Malgré les suspicions de rapprochement avec le Front national, il appelle à voter José Bové au premier tour et Ségolène Royal au deuxième. José Bové a pour sa part annoncé qu'il refusait le soutien de Dieudonné.
Son entourage se compose à la fois de personnalités d'extrême gauche, comme Ginette Skandrani, et de proches de l'extrême droite comme l'écrivain Alain Soral ou Frédéric Chatillon.
Ce que Dieudonné présente comme sa lutte contre le communautarismel'a amené à tenir des propos publics qui ont été à l'origine de débats juridico-médiatiques et d'accusations réciproques de racisme, particulièrement entre 2002 et 2006, où ses déclarations au sujet du « communautarisme juif » et les réactions des associations communautaires ou de lutte contre le racisme ont provoqué des controverses largement médiatisées, ponctuées de procès intentés par ou contre lui.
En 2000, l'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif) porte plainte contre Dieudonné pour diffamation raciale (envers la « communauté blanche ») et religieuse (envers les catholiques). Dieudonné est relaxé en appel le 14 mars 2002.
Plus tard, dans le cadre de sa candidature à l'élection présidentielle de 2002, Dieudonné déclare lors d'un entretien au magazine Lyon Capitale dans son numéro n°360 du 23 au 29 janvier 2002 et en réponse à la question du journaliste « Que pensez-vous de la montée de l'antisémitisme parmi certains jeunes beurs ? » :
Ces propos ont été ressentis comme « injure publique raciale et provocation à la discrimination raciale » par le Consistoire central Union des communautés juives de France et la Licra. Un procès s'en est ensuivi et n'a pas fait l'objet d'une décision de justice définitive. Pour des propos tenus dans Le Journal du dimanche du 8 février 2004 dans lesquels il a été accusé de « comparer les juifs à des négriers», Dieudonné a été condamné en appel à 5 000 d'amende en novembre 2007. Son humour jugé provocateur a contribué à alimenter et relancer la polémique lors d'un sketch interprété en direct le 1er décembre 2003 lors de lémission de Marc-Olivier Fogiel On ne peut pas plaire à tout le monde. Au cours de cette émission consacrée à l'humoriste Jamel Debbouze, Dieudonné déclare « J'encourage les jeunes gens qui nous regardent aujourd'hui dans les cités, pour vous dire, convertissez-vous comme moi, essayez de vous ressaisir, rejoignez l'axe du bien, l'axe américano-sioniste ! », tend le bras droit à la fin du sketch et crie « Israël ! ». Parmi ses propos ayant également suscité de nombreuses réactions, on peut relever ceux relatifs à un « lobby juif » cités par Le Monde en janvier 2004 et ceux tenus lors d'une conférence de presse à Alger le 16 février 2005, où il avait qualifié l'ampleur du traitement médiatique de la mémoire de la Shoah de « pornographie mémorielle », reprenant à son compte une expression incorrectement attribuée à Idith Zertal par son traducteur français, Marc Saint Upery.
Il a en tout fait l'objet de sept poursuites judiciaires, dont une relative à ce sketch. Dans quatre de ces procédures, il a été relaxé, et trois procédures sont toujours en cours, dont celle relative aux propos tenus à Alger et qui a abouti à une condamnation en première instance.
La mise en avant par les médias de ses propos et de sa personne a entraîné quelques conséquences pour Dieudonné et ses proches, ainsi que ses spectateurs, qui ont été pris à partie et ont parfois fait l'objet d'agressions physiques. Certaines personnes ont aussi tenté dempêcher l'humoriste de se produire en spectacle.
Ses relations épisodiques avec le Front national et avec Kémi Séba ont elles aussi été relayées et mises en avant par certains médias.
Certains journalistes et commentateurs, à l'instar d'Olivier Mukuna,
reprochent à une partie de la presse française d'avoir monté une
campagne de « diabolisation » à l'encontre de Dieudonné, campagne qu'il
qualifie de « lynchage médiatique». Il présente par ailleurs Dieudonné comme « antisioniste », mais en aucun cas comme « antisémite ». D'autres, en revanche, comme Anne-Sophie Mercier, ne tirent pas les mêmes conclusions du traitement médiatique de Dieudonné et l'accusent de « diffuser l'antisémitisme». (source wikipedia)