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Albert Chinualumogu Achebe

United States

Albert Chinualumogu Achebe né le 16 novembre 1930 à Ogidi, dans l’est du Nigeria est un écrivain nigérian d'expression anglaise. Il est romancier, nouvelliste et poète.


Plus de utilisateur: miba
Creer: 15th Apr 2008
Modifier: 14th Jul 2008
Professional Information
Professional Areas:
Art
Working primarily in:
United States

Description of Work:
Albert Chinualumogu (la partie victorienne de ses prénoms sera abandonnée en cours de route) est le cinquième d’une fratrie de six enfants. Ses parents, ibos, sont de fervents chrétiens. Bon élève, il obtient une bourse pour poursuivre ses études dans un lycée d’Umuahia - ville que l’on retrouvera souvent dans ses livres - puis à l’université d’Ibadan.
Entré à la radio nigériane en 1954, Achebe fera une longue carrière dans la presse de son pays avant de partir enseigner dans des universités britanniques et américaines. Il se lance très tôt dans la littérature en faisant paraître des nouvelles dans des journaux d’étudiants. Lorsqu’il publie en 1958 Le Monde s’effondre, il n’y a pas encore de tradition romanesque à proprement parler dans l’Afrique anglophone. Il existait toutefois une littérature coloniale pléthorique produite par des voyageurs et des fonctionnaires de l’administration anglaise.
Dans ses essais consacrés au rôle du romancier en Afrique, Achebe a expliqué que c’est l’image rétrograde et caricaturale que les écrivains « coloniaux » donnaient du continent qui l’a poussé à se lancer dans l’écriture afin de « réhabiliter tout ce qui avait été si profondément bafoué et récusé » par les plumes occidentales. Il s’en prend particulièrement à l’écrivain anglais Joseph Conrad, auteur de l’archiclassique Au cœur des ténèbres, qu’il accuse d’avoir « réduit [dans son roman] l’Afrique à une simple toile de fond privant les Africains de leur humanité ».
Biographical Information
Albert Chinualumogu Achebe
(At a Glance)
Interests: Art, Culture, Sport
Place of Origin: Nigeria
C’est en contrepoint au roman colonial qu’Achebe a construit son projet littéraire. Un projet dont le but est, comme il l’a souvent écrit, de « faire comprendre à [ses] lecteurs que leur passé - malgré toutes ses imperfections - n’est pas cette longue nuit de barbarie dont les premiers Européens sont, au nom de Dieu, venus les délivrer ». Le romancier le réalise en mettant l’Histoire et ses vicissitudes au cœur de ses récits. Ainsi sa tétralogie, dont Le Monde s’effondre est le premier tome, propose-t-elle une vaste fresque historique du Nigeria précolonial à celui d’aujourd’hui, en passant par l’arrivée des colonisateurs et des missionnaires britanniques et son impact dévastateur sur la société traditionnelle.
Cette société traditionnelle, qui est incarnée dans le premier volume par le personnage aristocratique d’Okonkwo, s’effondre moins à cause de la supériorité du colonisateur qu’en raison de ses propres incohérences et contradictions, qui l’empêchent de se renouveler. « L’histoire de la colonisation apparaît ici, explique le spécialiste de cette œuvre subtile et magistrale Alain Séverac, comme une suite de circonstances fortuites et d’accidents n’obéissant à d’autres lois que l’éternel mouvement de pendule qui conduit toute création de l’ordre vers le chaos et inversement. » Il s’agit, selon l’expression heureuse d’un autre critique, de la « tragédie de l’histoire » qui est sans doute le véritable thème de la fiction achébéenne.
Le brio avec lequel Achebe a su raconter cette tragédie tout en se gardant de porter des jugements moraux a fait de lui l’un des romanciers africains les plus lus. Le Monde s’effondre, écrit à 25 ans, a été traduit en une cinquantaine de langues et s’est vendu à 12 millions d’exemplaires. Il a aussi inauguré la célèbre collection africaine des éditions Heinemann qu’Achebe a dirigée de 1962 à 1972.

Paralysé des membres inférieurs à la suite d’un accident de voiture survenu en 1990, Chinua Achebe vit aujourd’hui aux États-Unis où il est professeur de littérature au Bard College de New York. L’éloignement de la terre natale, où il ne peut retourner pour des questions de santé et dans laquelle il a toujours puisé son inspiration, explique qu’Achebe n’a guère publié de fiction depuis la parution de son dernier roman Les Termitières de la savane il y a quelque vingt ans. Il n’a pas pour autant cessé d’écrire, comme le prouve la parution récente d’un recueil de ses poèmes en Angleterre. Il a également publié il y a quelques années, à l’occasion de ses 70 ans, une collection d’essais issus des discours prononcés à Harvard et intitulée Home and Exile (« Maison et exil »), dans laquelle il explore son étonnant parcours d’écrivain dans une société où la chose écrite n’a toujours pas le prestige de la littérature orale.


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