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Mouhamed Gammoudi

Tunisia

Mohammed Gammoudi, de son nom complet Mohammed Tlili Ben Abdallah, né le 11 février 1938 à Sidi Aïch (gouvernorat de Gafsa), est un athlète tunisien spécialisé dans le 10 000 mètres et le 5 000 mètres


Plus de utilisateur: rdiaw
Creer: 27th Mar 2008
Modifier: 14th Jul 2008
Professional Information
Professional Areas:
Sport
Working primarily in:
Tunisia

Description of Work:
Mohamed Gammoudi est un champion d'exception. Il a été le premier Tunisien à monter sur la plus haute marche d'un podium olympique - c'était à Mexico, le 17 octobre 1968, sur 5 000 mètres. Près de vingt-cinq ans après sa retraite internationale, ses compatriotes attendent, en vain pour l'instant, qu'un successeur pointe le bout de la semelle...
Biographical Information
Mouhamed Gammoudi
(At a Glance)
Interests: Sport, Music
Place of Origin: Tunisia
Cet enfant du sud du pays a très tôt, montré des dispositions hors du commun pour la course à pied. Militaire de carrière, il s'est d'abord spécialisé dans le cross. Rapidement cependant, le prometteur espoir, couvé par son commandant et entraîneur Hassine Mamouda, décide de s'aligner sur 5 000, une discipline olympique. Il remporte, à 24 ans, les jeux de l'Amitié et les jeux Méditerranéens, mais, courant 1963, sa progression marque un temps d'arrêt. Victime d'une tendinite chronique, il doit attendre mars 1964, l'année des jeux Olympiques de Tokyo, pour se reprendre à espérer, secrètement, à entrer dans la légende.
Opéré - des amygdales ! - par un professeur genevois, il retrouve la grande forme et met les bouchées doubles à l'entraînement. Il lui reste moins de sept mois pour préparer les JO. Gros travailleur, il s'astreint à courir quotidiennement une vingtaine de kilomètres, à l'instar des marathoniens. Durant les meetings européens de l'été, Gammoudi, quasi inconnu du grand public, aligne les bonnes performances, en remportant notamment la nocturne du PUC, à Paris, devant les meilleurs spécialistes du demi-fond. Et, à peine cinquante jours avant le début des XVe Olympiades, tente un pari osé : courir le 10 000 mètres. Un pari payant, puisque, à la surprise générale, il finit deuxième à Tokyo, et offre à son pays sa première médaille d'argent dans une grande compétition. Ce succès inattendu a d'ailleurs pris au dépourvu les autorités nippones : elles sont obligées de confectionner, à la hâte, un drapeau tunisien en recopiant et agrandissant celui qui décorait... le sac de sport du champion !
Quatre ans plus tard, à Mexico, le sergent Gammoudi, à 30 ans, parvient à la maturité. Il décide de doubler le 5 000 et le 10 000 mètres, et figure parmi les favoris. On lui prête même l'intention de courir le marathon. Son échec sur sa distance de prédilection, le 10 000 mètres, où il ne finit que troisième, ne le démonte pas. Quelques jours plus tard, il prend, de fort belle
manière, sa revanche sur le 5 000 mètres, et devient le premier Tunisien à décrocher une médaille d'or olympique. À son retour à Tunis, une foule en délire accueille le héros de Mexico, aussitôt élevé au grade de lieutenant par le président Habib Bourguiba.
À Munich, en 1972, il remet son titre en jeu, mais s'incline en finale, où il finit deuxième. Qu'importe, il en est, en huit ans et trois participations au JO, à sa quatrième médaille : une d'or, deux d'argent et une de bronze. Un palmarès impressionnant que même ses glorieux successeurs, le Marocain Saïd Aouita et l'Algérien Noureddine Morceli, ne sont pas parvenus à égaler. Une chute en finale du 10 000 mètres l'empêche de réaliser son rêve : remporter une seconde médaille d'or.
À 38 ans, Gammoudi est privé d'une quatrième participation d'affilée aux JO en raison du boycottage de l'édition 1976 par les pays africains, qui voulaient protester contre la présence, à Montréal, des sportifs sud-africains. Il aurait pourtant été en mesure d'inquiéter encore les meilleurs, notamment sur 10 000 mètres.
Le secret de cette exceptionnelle longévité ? Un professionnalisme de tous les instants, une discipline de vie exemplaire et, surtout, une science de la course qui lui a permis de s'économiser pour durer. À la différence des grands athlètes maghrébins des années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, celui que la presse a joliment qualifié « d'homme aux semelles de vent » n'est pas un chasseur de records. Il n'a jamais cherché à défier le chronomètre. Seule la victoire importait à ce compétiteur hors pair. Remarquable finisseur, servi par un sens tactique exceptionnel, Gammoudi excellait dans les courses au rythme peu soutenu. C'est dans le dernier kilomètre de la finale du 5 000 mètres qu'il a d'ailleurs construit son succès à Mexico, en résistant au retour du Kényan Kipchoge Keino.
Ce patriote, qui n'a cessé de s'entraîner chez lui, au Bardo, n'a pas abandonné le monde du sport de haut niveau, puisque, dès la fin de sa carrière, il a été appelé à exercer de hautes responsabilités au sein de la Fédération tunisienne d'athlétisme.
Hélas, trois fois hélas, celle-ci n'a pas été capable de préparer la relève, et les sportifs tunisiens, depuis la retraite de Gammoudi, brillent par leur absence dans les grandes compétitions internationales.(Source Jeyne Afrique)



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